Dinalpin A110 1300

La Dinalpin A110 que nous présentons à la vente est l’une des rarissimes Berlinette produites au Mexique par Dina (Diesel Nacional) sous licence de Jean Rédelé. De 1965 à 1974, ce sont un peu plus de 500 unités qui ont été produites sur le sol mexicain, d’abord en 1100cc puis en 1300cc, sous toutes les formes de carrosseries de l’A110 : la Berlinette, le Cabriolet et le GT4.

Diesel Nacional était un constructeur mexicain de camions et d’autobus ainsi que l’importateur/vendeur des automobiles Fiat. Pour satisfaire aux accords demandés par le gouvernement, il se lança en 1962 dans la fabrication sous licence de véhicules Renault sur leur territoire national. Ainsi furent construits et commercialisés la Floride, la Dauphine, l’Estafette, la R8 puis les R10, 4L et R12. Jean Rédelé, en personne, y négocia un accord de licence pour sa voiture lancée en 1962, l’Alpine A110.

Il confia à l’un de ses ingénieurs, Monsieur Limondin, détaché sur place un peu plus d’une année, la tâche de qualifier les fournisseurs et de démarrer la production. L’obligation était d’avoir à minima 60% d’intégration en sourcing local. Ainsi, en 1965, démarra l’usine de Colonia. La partie polyester était confiée à un producteur de bateaux. De toutes les Alpine produites, ce sont les Dinalpin qui disposent des carrosseries les plus rigides !

Francomex, SA

Grâce à la facture originale du véhicule qui est présente dans le dossier historique, nous avons appris que cette Berlinette avait été livrée neuve le 14 Décembre 1972 à sa première propriétaire, une résidente de Chihuahua (État de Chihuahua) par l’importateur Renault, Francomex, de cette même ville.

Le montant total de la facture s’élevait à 64 720 pesos. Il s’agit donc d’un année-modèle 1972, 1300 VA, livrée d’origine en jaune. En revanche, alors que le type VA était doté d’un moteur 1255cc sur le marché français, il était équipé d’un moteur type VC 1289cc sur le marché mexicain.

Également, par la particularité de la licence accordée, les Dinalpin étaient produites avec les moules de la Berlinette « Tour de France » idem au véhicule de présentation du Salon 1962 avec deux petits phares et roues tôle avec enjoliveurs. La facture nous apprend aussi que cette Dinalpin disposait d’origine de l’autoradio ainsi que de l’antenne électrique.

Au Mexique, la facture fait aussi office de carte grise. Au dos, un nombre important de notes manuscrites révèle le caractère authentique de ce superbe véhicule d’époque. Y sont inscrits tous les propriétaires successifs de ce véhicule depuis 1972 avec, à chaque reprise, la mention « cedo los derechos de la presente factura al… » suivie du nom du nouveau propriétaire, de la date, du lieu et de la signature du vendeur.

Alors que l’auto semble toujours avoir demeuré à Chihuahua jusqu’à son importation en France (début des années 2010), ce document nous apprend en outre que cette Berlinette n’aurait donc connu que quatre propriétaires au Mexique depuis 1972. Ceci jusqu’à ce qu’elle soit acquise en 2010 avec 12 500 km compteur par son dernier propriétaire, un Français passionné de la marque Alpine et dont la collection est présentée à la vente dans notre galerie.

Lorsqu’elle est arrivée sur le sol Français, son dernier propriétaire a fait les démarches nécessaires pour la faire immatriculer en France (carte grise française normale).

Travaux récents

Depuis son importation en France, s/n 0457 a bénéficié de nombreux travaux d’importance dont les détails se trouvent tous joints dans le dossier historique.

Une fiche récapitulative fait état de l’ensemble des interventions effectuées depuis 2010. Toutes les factures correspondantes à ces travaux sont présentes (soit plus de 17 000 €).

Condition générale

Rénovée en 2010 lors des travaux cosmétiques dont 0457 a bénéficié, la superbe teinte Bleu Alpine présente une belle homogénéité dans son ensemble. Bien qu’il ne s’agisse pas de sa couleur d’origine, le bleu iconique de la marque tricolore convient à merveille à cette jolie Berlinette. Aucun choc ou rayure ne sont à relever.

Les alignements sont bons, sur l’ensemble des ouvrants. Sans être « concours », les chromes affichent une très belle condition générale tant au niveau des pare-chocs (avant & arrière), des superbes poignées de portières, de l’unique rétroviseur obus ou encore des entourages des feux avant.

Les traits de la Dinalpin évoquent la ligne originelle de la Berlinette « Tour de France » de 1962. Sa délicate silhouette ne souffre d’aucun appendice aérodynamique superflu. L’ensemble est d’une grande pureté, un régal pour des yeux d’esthète. Le coup de crayon de Giovanni Michelotti est somptueux.

Le Bleu Alpine de 0457 est parfaitement souligné par les deux lignes chromées qui s’étendent de part et d’autre de son gracieux profil.

Les roues sont habillées d’enjoliveurs « chapeaux chinois », leurs faux écrous centraux faisant superbement écho aux autres éléments chromés présents sur la caisse.

Enfin, sur les ailes avant, côté passager, le connaisseur aura reconnu le petit badge « 1300 », ne manquant pas révéler que nous sommes en présence d’un exemplaire de la deuxième série de Dinalpin (équipées de moteurs 1300cc).

L’habitacle, dans son ensemble, présente une superbe condition.

Bien que ne correspondant pas aux modèles présents à l’origine, les deux sièges baquets neufs offrent au conducteur et à son éventuel passager un bon confort d’assise. Il est à noter que les sièges d’origine sont vendus avec le véhicule.

Sur le tunnel central, si caractéristique de l’habitacle de ces belles Berlinettes, trône le pommeau de vitesses, assorti d’un beau badge Alpine « period correct ».

Conforme à l’une de ses rares options d’époque, l’autoradio est toujours présent, incrusté dans le tableau de bord qui présente une finition bois en plaquage, assorti d’un minimaliste logo Alpine à sa droite.

Certains détails de l’habitacle de cette Dinalpin s’avèrent très intéressants : les superbes pare- soleils teintés (so 70’s), le volant (non d’origine), la planche de bord avec son revêtement particulier ou encore la poignée chromée pour permettre au passager de se tenir en cas de conduite dynamique…

Le moteur actuellement présent dans cet exemplaire est un moteur V85 optimisé d’environ 80cv (type 810 en 1289cc) avec pipe d’admission Ferry d’époque, arbre à cames sport, carburateur Weber DC40 placé à l’horizontal, un collecteur d’échappement 4/2 et silencieux sport Autobleu. Ce moteur a été acheté par le dernier propriétaire en Septembre 2011 afin de préserver le moteur d’origine mexicaine (stocké et disponible à la vente en sus). Sa sonorité est envoutante et son dynamisme magnifie le plaisir de la conduire.

Contenu du dossier historique

Carte grise française normale
Facture d’achat d’origine de la Francomex, SA à Chihuahua
Fiche récapitulative de tous l’entretien effectué depuis 2010
Ensemble des factures depuis 2010
Ensemble des CT depuis 2010

Franco-Mexicaine

Produite en grande majorité au Mexique, avec des pièces produites au Mexique, il ne fait nul doute que le sang qui coule dans les veines de la Dinalpin est davantage mexicain que tricolore.

Mais qu’importe, cette remarquable automobile, peut/doit être considérée comme une véritable Alpine, de surcroît l’une des plus rares et solide, badgée Établissements Rédelé.

Ayant passée la grande majorité de sa vie au Mexique avant d’être importée en France pour intégrer une superbe collection, 0457 a été soignée et chérie ces dernières années comme le démontre son dossier d’entretien complet.

Présentée pour la première fois sur le marché public en Europe, elle constitue une rarissime occasion de se porter acquéreur de l’une des Berlinette parmi les plus confidentielles. Si le nombre de ces automobiles encore en existence à ce jour demeure inconnu (les estimations tournent autour de 170 exemplaires survivants), il est certain que toutes ne peuvent pas justifier d’un tel historique…